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Mardi 2 février 2016

 Auditorium CRD
CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

Nicole Johänntgen Quartet


photo Dominique Rieffel

Nicole Johänntgen : saxophones alto et soprano
Max Petersen : piano
Thomas Lähns : contrebasse
Bodek Janke : batterie, tablas, percussions

Dès son entrée en scène, Nicole Johänntgen affiche sa joie de vivre et déclare son plaisir de jouer à Charleville-Mézières. Son sourire contraste avec le caractère assez rêveur de la première composition, "Donnerwetter", qui débute tranquillement avec un thème joué au soprano dont la sonorité nous rappelle Jonas Knutsson, habitué des lieux. Mais l'orage approche, propulsé par la très belle batterie de Bodek Janke. Les zébrures du saxophone laissent peu à peu place à un climat plus apaisé. Le second morceau débute par une longue introduction de Bodek Janke aux tablas au cours de laquelle il fait preuve d'une technique impressionnante. Le thème "Fragile" s'accorde à merveille aux percussions, et après quelques envolées, le soprano laisse beaucoup d'espace aux tablas, ponctuant les phrases percussives de notes isolées.
Inutile de présenter le thème suivant, tout le monde l'a en tête, même s' il n'est pas évident de retrouver son nom, et ses auteurs. (Il s'agit de "Cocaïne" de JJ Cale, immortalisé par Eric Clapton). Nicole l'introduit simplement en déclarant son amour pour toutes les musiques, y compris le rock. Le sax alto se déchaîne sur un tempo médium, ça groove. Dans un climat plus léger, "Goodbye",(voir clip) petit thème dansant montre aussi un attachement au format pop-song. D'ailleurs, au cours du concert, on aura droit à une version du "Come Together" des Beatles. Thèmes funky alternent avec ballades très sensibles. Le groupe affiche sa cohésion, Nicole Johänntgen ne tire pas la couverture à elle, mais sollicite ses partenaires à qui elle offre beaucoup d'espace, en profitant pour s'effacer ou esquisser quelques pas de danse. On aura ainsi droit à quelques très bons chorus du jeune pianiste Max Petersen et du contrebassiste Thomas Lähns qui assure une assise souple et mélodique tout au long du concert. N'oublions pas Bodek Janke, véritable découverte, qui se permet au cours d'un même morceau d'entremêler tablas, tanbourin, cajon, batterie, sans oublier les multiples petites percussions qu'il intègre à son jeu : du grand art !
Le concert est un véritable voyage, certains morceaux nous emmenant en Orient, d'autres dans le Grand Nord cher à Jonas Knutsson, (" Waves" et "Flugmodus"), un autre évoquant Don Cherry ou Dollar Brand ("When you Breathe"), pour enfin au cours du premier rappel joué en duo avec la superbe contrebasse de Thomas Lähns prendre les accents du blues du sud des USA. (" Micha's Blues")
Nicole Johänntgen, toujours aussi enthousiaste et radieuse revient en quartet pour un court adieu. Le concert a duré deux heures que le public n'a pas vu passer !

Patrice Boyer